ENTRE CORBIERES ET MONTAGNE NOIRE… ET AMITIES (Album 3)

…. Evacuer mes doutes ou mes craintes sur ma capacité à aller au bout, disais-en conclusion de l’album 1.

Arrivé épuisé chez Lidia à Prades au pied du massif du Canigou, au terme d’une descente de plus de six heures et de 2400 mètres de dénivelé négatif, j’ai passé une soirée reposante, simple et agréable, tout en pensant à ce que je venais de faire subir à mes genoux ! Le lundi matin elle me déposa au bord du lac de Vinça, d’où je m’élançai pour 32 kms à travers le massif des Fenouillèdes, par le GR36.

Une douce euphorie, la sérénité des paysages et une solitude retrouvée, masquaient mes douleurs physiques et les prémices de l’épuisement. Les Fenouillèdes, c’est une nature préservée, des insectes et notamment beaucoup de papillons, des vignes, des bois, des villages hospitaliers, sans trop de clôture ou « d’œil du voisin »! Ce n’est qu’à Maury où le logeais dans le gîte communal, très confortable et très bien équipé, que j’ai violemment pris conscience de mon état physique quelque peu altéré. Le soir en me couchant, très tôt, je décidai de ne rien décider, si ce n’est de me lever aux aurores.

Le château de Peyrepertuse étant incontournable, j’ai quitté Maury en stop pour Cucugnan, faisant l’impasse, à mon grand désespoir, sur le château de Quéribus. La montée durant plus de deux heures me fût rendue moins pénible par la vue de ce vaisseau de pierre qui, à chaque détour du sentier, se découpait sur fond de ciel bleu.

J’y pénétrai avant l’ouverture et ainsi j’ai pu déambulé seul, tout seul, dans le plus grandiose des châteaux cathares. Moment unique, mais la majesté et la solennité des lieux n’avaient fait que passer au second plan ma fatigue grandissante, des tendons en feu, et un genou bien douloureux. 

« Tu as des amis partout » m’avait dit un pote avant le départ. Partout non, beaucoup je ne pense pas, mais au bon endroit sûrement. Arrivé à Rouffiac-des-Corbières, j’ai envoyé un message à Marylou qui devait m’accueillir à Termes, pour passer la soirée à Narbonne. « Je rallie Narbonne en stop et demain en lieu et place de l’étape que nous devons faire ensemble, je reste au calme chez vous ». Marylou ne m’a pas laissé sur le bord de la route et est venu me « cueillir » à « La Petite Epicerie » de Rouffiac, et c’est ainsi qu’avec Philippe et Lucille, leur hospitalité bienveillante et la quiétude et la fraicheur de leur maison, j’ai pu me « refaire la cerise ». Le lendemain de ce jour de repos non prévu, une Marylou prévenante m’a accompagné durant deux heures de l’étape vers Carcassonne.

A Carcassonne, Porte Narbonnaise, m’attendait Bastien, atteint de la mucoviscidose, accompagné de sa maman Anne et de son papy Jo. Après avoir slalomé parmi les nombreux touristes venus admirés la cité comtale, classée au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco, nous avons rejoint Villeneuve-Minervois, berceau de la famille Griffe.

Dans le jardin familial, Jo, jeune retraité vigneron, et Evelyne son épouse, avaient organisé en mon honneur, un buffet campagnard et minervois, avec de nombreux amis.

Je garderai en mémoire les paroles fortes et sincères de Evelyne, à notre départ la matin, paroles qui m’ont accompagné jusqu’à Plouarzel. « Notre » départ, car c’est accompagné des deux papys de Bastien et d’un de leur copain, que nous avons gravi les pentes du Pic de Nore, point-culminant de la Montagne Noire. Noire la montagne, mais lumineux les jours passés…

A bientôt pour l’album 4 .… De Mazamet à Rignac, encore une histoire d’amitié.

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